jeudi 28 février 2008



Hétéro- ou autodirigée ?

Voici une phrase de Umberto Eco, bien sûr sortie de son contexte, trouvée à la fois dans le livre de Valérie Carayol sur la communication organisationnelle et sur le site d’ une revue de religion de l’UQAM, cette fois dans un article portant sur l'importance des jeux de rôle chez les adolescents.

«Un homme hétérodirigé est quelqu'un qui vit au sein d'une communauté à niveau technologique élevé, dotée d'une structure socio-économique particulière (en ce cas, une économie de consommation), auquel on suggère constamment (par la publicité, la télévision, les campagnes de persuasion qui envahissent chaque aspect de la vie quotidienne) ce qu'il doit désirer et comment l'obtenir selon certains canaux préfabriqués qui lui évitent d'avoir à faire des projets de manière risquée et responsable.»

Dois-je comprendre que quand je me sens libre, autonome… je me raconte des histoires et qu’en fait je ne fais que jouer un autre rôle écrit pour moi par je ne sais trop qui ?

Ça ne me plaît pas du tout.

Référence pour Eco: Umberto Eco -De Superman au Surhomme- Traduction de Myriem Bouzaher. Paris: Bernard Grasset, 1993, p. 150. L'original italien paru en 1978 portait le titre de Il superuomo di massa.

vendredi 22 février 2008

Pourquoi écrire?

Je viens de trouver dans un livre - la société du jugement de Nicole d'Almeida chez Armand Colin 2007- un texte sur le pourquoi faire un blog qui me convient vraiment très bien.

«L’acte de création d’un récit peut être interprété comme acte de création d’un monde et de création de soi. (...) Par le récit l’individu reprend pied dans le cours du monde. (...) Faire un récit c’est proposer une interprétation, proposer du sens dans un monde où le sens est de moins en moins apparent, construire une identité active dans un contexte de déresponsabilisation et enfin retrouver une forme de collectif dans un cadre d’individualisation de l’activité et des relations professionnelles.»

Que ces choses-là sont bien dites...

Le voyage



Dans les voyages ce que j’aime c’est la destination, pas le départ ni le trajet
Plus jeune, je voulais découvrir. Aujourd’hui, je veux réapprivoiser, arriver dans des lieux où j’ai déjà eu mes habitudes, ne fut-ce que rapidement, et rebâtir de là en y mettant ce qu’il y a de changé en moi. En fait, découvrir encore mais en plus «pointu» ou en plus profond.

mardi 5 février 2008


Il y a des moments comme ça, comme ce soir, où j’ai envie de crier «oh bonheur»!
En dépit de la neige qui n’arrête pas de tomber un jour sur deux, (pas tannés de pelleter, vous?),
de la bourse qui tombe par paliers (saviez vous que les cours de bourse pourraient être directement liés à la météo?). J’ai cuisiné une blanquette de poulet aux cèpes, préparé un gravad lax de truite (un jour j’ajouterai à ce blog une liste de recettes) et me suis fait une tisane d’échinacée pour empêcher que mon nez qui coule discrètement ne devienne une fontaine.
Et là, contrairement à mes résolutions, je me prépare à une soirée télé, non, pas le super Tuesday des présidentielles américaines, simplement deux feuilletons, bien mélos, tout dégoulinants de drame et de bons sentiments : le confort de l’âme. Il faudra bien finir par les nouvelles et savoir qui de Hillary Rodham ou Barack Obama a gagné.

Bonne soirée….

vendredi 1 février 2008





15h30, presque l'heure du thé.
Début de tempête, bien à l’abri dans mon igloo. Je m’apprête à regarder tomber la neige pendant 48 heures.

Samedi, j’ai eu 60 ans. Enfants et amis m’ont incroyablement gâtée. La maison est encore pleine de ballons et de bouquets et ma tête de mots d’amour. Merci la vie !

Plus je travaille, plus je réfléchis, plus j’ai l’impression de me retrouver à la place de l’architecte dans la citation qui suit. Imaginez après près de 38 ans de carrière. J’ai ajouté, entre parenthèses, d’autres «métiers» pour que ce texte corresponde mieux à ma réalité. Vieillir, est-ce synonyme de douter ?

«Un architecte (un praticien) est un homme qui sait très peu de choses sur un très grand nombre de sujets et qui, progressivement, en sait de moins en moins sur un nombre toujours plus grand de choses, jusqu'à ce qu'il ne sache pratiquement plus rien sur à peu près tout...

Au contraire, un ingénieur (un chercheur) est un homme qui sait beaucoup de choses dans des domaines très limités et qui, au cours de sa vie professionnelle, en sait de plus en plus sur des sujets de plus en plus limités, jusqu'à ce que, finalement, il sache pratiquement tout sur à peu près rien...

Un entrepreneur (l’étudiant au doctorat) commence par savoir tout sur tout mais finit par ne plus rien savoir sur rien, tout comme il commence à ne rien demander sur tout, mais finit par tout demander sur rien...

Le Maître de l'Ouvrage (autrement dit, le client) (l’étudiant de premier cycle), qui ne sait rien sur rien, laisse entendre que ceci est dû, en ce qui le concerne, à la fréquentation des Architectes, des ingénieurs et des entrepreneurs...

En particulier, le surveillant du Maître de l'Ouvrage (le fonctionnaire du Ministère de l’éducation) qui, au début de sa carrière peut croire qu'il surveille tout sur son chantier, finit par se rendre compte que ce que les Architectes et les Ingénieurs lui demandent de surveiller est de plus en plus soumis à la bonne volonté de l'entrepreneur, lequel lui en cache de plus en plus, si bien que le surveillant finit par tout surveiller sur pratiquement rien et par ne rien surveiller sur à peu près tout…»