vendredi 4 janvier 2008


Je me remets en question pour fêter mes soixante ans comme je l’ai fait presque tous les 10 ans. À 20 ans, je suis partie vivre au loin… et j’y suis restée. À trente, j’ai pris les enfants sous le bras pour poursuivre le chemin sans leur père. À 40 et à 50 j’ai changé d’emplois. À chaque rupture, ses raisons, à chaque palier, ses priorités, ses passions, ses intolérances, ses allergies . Les valeurs cristallisent, le regard s’aiguise.

Sur le site de l’émission par 4 chemins, un ancien texte de Jacques Languirand présente la vie en 7 étapes : de la plus traumatisante : la naissance , à la vieillesse et la mort.

«On se trouve ici devant une contradiction apparente. D'une part, il paraît de plus en plus évident qu'il faut, parvenu à la soixantaine, éviter de rompre avec ses habitudes. De travail, en particulier. Et sexuelles.

D'autre part, la pensée traditionnelle enseigne qu'à soixante ans, le temps de l'action est passé. En général, on n'agit plus directement sur les événements et les hommes. Mais par le biais du conseil inspiré par l'expérience. La fonction n'est plus la même: vers la soixantaine, on devrait renoncer au pouvoir et passer du côté de l'autorité, c'est-à-dire, si j'applique ce concept à la structure du monde des affaires, ne plus se définir au niveau de l'exécutif, parmi ceux qui opèrent la machine au jour le jour, mais passer au niveau du conseil d'administration, parmi ceux à qui on rend des comptes, qui observent le fonctionnement de la machine avec un certain recul et décident des grandes orientations.
(…)
La vieillesse, c'est le bout de l'âge. Si les autres étapes de la vie ont été relativement bien vécues, l'être doit parvenir dans la vieillesse à son plein épanouissement. La vieillesse est un âge de disponibilité: l'être est moins sollicité par l'action; et c'est aussi, en principe, l'âge du déconditionnement. L'être arrive à un dépouillement, à une libération. Et, en particulier, à une libération relative par rapport à son propre programme.

Depuis la naissance, l'être est conditionné par ses gènes; par ses glandes qui sont les clés du véhicule de l'incarnation : le moment venu, par exemple, la sexualité s'éveille en lui - mais il croit que c'est librement qu'il modifie ses habitudes vestimentaires et sa coiffure...

Par ailleurs, depuis le moment de sa conception, une interaction existe entre le milieu et lui; il se trouve donc aussi conditionné par le milieu dans lequel il vit. Lorsqu'on atteint la vieillesse, il est possible de se libérer relativement du programme : de s'identifier un peu moins au Moi, au corps et à la personnalité, pour s'identifier davantage au SOI, à l'individualité, à ce qu'il y a d'éternel en chacun de nous - qui se trouve au-delà des sensations, au-delà des émotions, au-delà même des pensées.

La sagesse est liée à l'âge. Il y a, bien sûr, des exceptions à cette règle, mais on peut dire que, règle générale, il est pratiquement impossible d'atteindre la sagesse avant de parvenir à l'étape de la vieillesse, parce qu'il est pratiquement impossible de se libérer plus tôt du programme.

Dans toute démarche qui vise à se libérer plus tôt du programme, il faut prendre garde de ne pas transformer un désir de réalisation en refoulement systématique bien qu'inconscient. En revanche, parvenu à la soixantaine, on devrait profiter de la possibilité qui s'offre de se libérer relativement du programme et consacrer une grande partie de son temps et de son énergie, à sa réalisation intérieure. »

Si c’est le dernier palier avant la mort, raison de plus pour le fleurir, le parcourir lentement, en savourer chaque instant, s’ouvrir aux autres et à la nouveauté.

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