mardi 1 janvier 2008


Premier jour de l'année avec son lot de résolutions souvent irréalistes. Mais il y en une à laquelle je tiens: réduitre le temps de télévision pour augmenter le temps de réflexion. Car malheureusement pour moi les journées n'ont toujours que vingt quatre heures et je suis née avec un grand besoin de sommeil...

Cette année, pour moi, commence dans la solitude. Que signifie la solitude dans la soixantaine? On devrait plutôt dire les solitudes. Il y en a tant de différentes: des souhaitées, d'autres résultats de hasards, des bonnes et des délétères, des heureuses et des noires, les conséquences d'un choix ou celui de l'exclusion.

Il y a la solitude par opposition à la vie de couple. Est-ce faire preuve d’autonomie ou d’égoïsme, de grande sociabilité ou d’asociabilité, de décider vivre et d'aimer vivre seule?

Autonomie : forcément, seule il faut s’efforcer de faire les choses soi-même et donc être en apprentissage constant. Bien sûr, il est possible de demander de l’aide pour l’infaisable mais j’ai toujours l’impression quand je le fais de demander la charité.

Égoïsme : on peut n’écouter que soi et faire uniquement ce qui nous plait. Mais plus souvent, pour moi, être seule s’est être disponible aux autres, et non plus seulement à un autre, être à l' écoute de l’inconnu, aux causes sociales ou simplement à ce qui se passe, au moment présent.

La solitude choisie, assumée, bien vécue est une des plus belles retombées d’une individualité bien construite et solide. Individualité qui, pour moi, dès que je suis en couple, se dilue, s’efface jour après jour me retirant capacité de décision et créativité.

Mais alors, la solitude délibérément choisie à 60 ans? Peut-être que « délibérément choisie» n’est pas le terme exact, qu’il est le résultat d’une rationalisation très intellectuelle de mes échecs amoureux. Mais chaque échec est venu renforcer l’idée que la seule personne qui ne me lâchera jamais et qu’il faut vraiment que j’apprivoise c’est moi-même. Il faut que j’assume faiblesses et forces, goûts et dégoûts, plaisirs et ennuis. Que je reconnaisse et accepte toutes les contradictions qui m’habitent. Et en cela l’âge m’a vraiment aidé.

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