mercredi 31 décembre 2008

Ah... les vacances!





Il est temps de prendre les résolutions pour 2009. Pas très compliqué pour moi, continuer ce que je voulais améliorer en 2008: autonomie (surtout en amour), forme, disponibilité (aux autres et à moi-même), simplicité en toutes choses ...

J'aime la radio, presqu'autant que le silence. Actuellement, période oblige, émissions rétrospectives et de réflexions. Qu'est ce que j'en retiens?

1- Que j'ai la chance de vivre dans un pays qui n'est pas en guerre sur son territoire. Le Canada bataille ailleurs, c'est à mon avis une erreur et je n'ai pas voté pour ça non plus, pas plus que pour les coupures dans la culture ou la subvention directe aux parents de jeunes enfants. Mais au moins j'ai voté. Piètre consolation.

2- Qu'il n'y a pas d'élections prévisibles pour 2009 sauf les élections municipales et si Harper continue...

3- Qu'aimer les autres, s'aimer, c'est bon pour la santé. Et d'amour ces temps-ci je suis comblée.

4- Que le temps sur Québec a été catastrophique cette année... j'étais absente quand il est tombé 5 m de neige l'an dernier et j'ai quand même réussi à jouer au tennis presque tous les jours de l'été, le mauvais temps est lui aussi une perception. Et, situation géographique aidant, Québec est à l'abri des cyclones, tornades, typhons, moussons et autres événements climatiques en plus de ne pas abriter de serpents venimeux. Ça aide pour le plein air.

5- Que les Québécois de Québec ont retrouvé l'amour de leur ville. L'avaient-ils perdu? je ne pense pas mais ça faisait bien de se plaindre un peu... aujourd'hui festivités aidant, c'est fini , les Québécois sont fiers. Pourvu que ça dure!

6- Que bien manger est essentiel à une bonne santé. Vive les antioxydants, le curcuma et le thé vert. Merci à Richard Béliveau.

Bonne année 2009

lundi 15 décembre 2008

La deuxième neige et le reste



La deuxième neige est tombée suivie de très près, pourquoi nous laisser souffler?, par la troisième. Donc ce samedi: le froid à affronter, 75 cm de belle poudreuse à pelleter, une auto à déterrer, un permis à acheter pour mettre la neige dans la rue (où diable la mettre ailleurs) bref, la joie! J'aime l'hiver. Mais il faut quand même reconnaître que pelleter à 20 ans ce n'est pas la même chose qu'à 60. J'aime mieux maintenant. Je n'ai plus cette hâte, ce souci de perfection de traquer jusqu'au moindre flocon, je m'y mets plus tôt, je prends mon temps, c'est presque un loisir, et du coup finis les maux de dos de la compulsive perfectionniste, pas même une courbature. Merci l'entraînement en gymnase. Une pub en passant.

Dimanche, ski de fond sur les Plaines. Petite neige folle qui tombe et concert de carillon qui s'envolait de la tour de Saint-Dominique. Et, aussi impossible que ça puisse paraître, j'ai croisé un couple de chiâleux, pas vieux, mon âge peut-être même moins, en plein paradis de pistes fraîchement faites,de neige parfaite, de température idéale, ils se plaignaient à haute voix du tracé des pistes qui avait changé, me prenant à témoin... peut-être aussi qu'ils ventilaient simplement une chicane de couple (je fais de la projection!). J'ai failli me fâcher, leur faire une scène: je deviens acariâtre en vieillissant. J'ai préféré les contrarier avec un sourire.

J'ai été voir Séraphine, c'est quoi une artiste? pourquoi peindre? Quand et pourquoi sombrer dans la folie? Une actrice magistrale, Yolande Moreau celle qui jouait dans La mer monte que j'ai aussi beaucoup aimé. J'aime de plus en plus aller au cinéma seule, en sortir en restant dans ma bulle, ne parler à personne, laisser peu à peu sédimenter les émotions, ça peut prendre des heures voire des jours. Au petit cinéma où je vais , il y en plusieurs comme moi, la solitude se porte mieux en public qu'il y a quelques années. Enfin, les solitaires ne se voient plus comme des délaissés qui doivent rester cachés dans un placard.

dimanche 23 novembre 2008

La vie continue


Mais oui, la flamme s'est éteinte. Je le savais. Je ne sais plus comment faire. La routine, au fond, c'est agréable. Ce n'est pas menaçant.
J'ai suivi ces 3 derniers vendredi des cours de préparation à la retraite. Je serai prête, le 31 août 2010. Le temps passe tellement vite.
Vieillir, vieillir seule. Faut-il que je m'inquiète?
Pour le moment la solitude me donne des ailes.

lundi 3 novembre 2008

Les chocs ...



Le Prince Charles est plus jeune que moi!!! Il vient seulement de fêter
ses 60 ans.
Moi qui l'ai toujours perçu comme un vieux monsieur. OK. Comme quoi il y a bien des jeunes qui sont vieux dès la naissance. J'étais mal renseignée et je ne me vois pas vieille comme je suis.

Autre choc, non je ne suis pas immunisée contre le charme des hommes. Tant pis. Il va falloir vivre avec. Je ne mettrai pas sa photo sur ce blog... je ne peux pas m'empêcher de rêver, de cauchemarder. Rêver à un dernier amour, cauchemarder en pensant aux premiers pas. Il y a bientôt deux ans que je n'ai pas embrassé un homme, environ cinq que je n'ai désiré personne. Au secours! comment fait-on? Mais mon côté groupie se réveille, tant que ce n'est pas de la dépendance affective, je vais continuer à me supporter. Pour suivre les détails de cette question pas encore brûlante, je reprends l'écriture de mon journal. Ça ressemblera peut être à celui de Moi, Marie, soixante ans, drôle et sexy.

Troisième choc: l'heure normale. La nuit tombe bien tôt. Pour faire passer la pilule, la nature a décidé de hausser un peu le thermostat et de retarder un peu la deuxième neige.

mardi 21 octobre 2008

L'éternelle remise en question



Il fallait bien un matin d'automne pour retrouver la flamme... ou plutôt pour comprendre que je ne suis pas la seule à voir cette flamme grandir, rapetisser devenir à peine veilleuse sur le bord de s'éteindre puis repartir.

Un site que je fréquente régulièrement, Branchez-vous m'a renvoyé ce matin à celui d'un blogueur qui avait mis en ligne un texte au titre accrocheur... pour moi: comme un boulet.

Et l'exploration reprend,de blogues en nouvelles sur les blogues,revient la question du thème. Blogue sur une vie privée ou professionnelle? Blogue signé ou anonyme? Porte étendard d'une carrière, d'un nom ou au contraire confession d'un humble? Il semble que pour être lu il faut se spécialiser et choisir. Exemple: ce blogue de la vie d'une caissière d'hypermarché français, succès de librairie ou celui-ci cité par celle-là: le journal d'une contrôleuse de la SNCF.

Il y a plein de raison d'entretenir un blogue... surtout ne pas trop y penser!

lundi 13 octobre 2008

Tant de choses


Quand donc l'ordinateur pourra-t-il prendre la dictée? Particulièrement le soir, quand dans un demi-sommeil, on dit enfin sans trop de censure tout ce que l'on pense. Depuis le 3 août l'été a pris fin, l'automne s'est installée, l'année universitaire a recommencé et en même temps plein d'autres choses: les étudiants étrangers perdus, les peu doués pour les études inconscients, la grogne des profs de Laval et un vote de grève.

Côté «amoureux», je suis sur un site de rencontre depuis bientôt un an,j'ai reçu peu de lettres. La seule intéressante vient d'un homme de 41 ans. Nous nous sommes rencontrés, une amitié commence et l'avenir de cette relation m'inquiète. Pour une relation amoureuse, la différence d'âge me semble énorme. Et l'amitié entre homme et femme, je n'y crois pas.

Que dois-je penser du manque d'attrait de ma «candidature»? Qu'à la soixantaine hommes et femmes ne sont plus dans la même «case» sociale et psychologique. Que les hommes de 60 ans en forme cherchent des femmes de 45? Que ceux, moins en forme, retraités, veulent des femmes douces et disponibles? Suis-je douce? Peut être. Disponible? Pas selon les critères d'un retraité. Après-tout je travaille 5 jours semaine, quelques soirs et le dimanche.

Je reviendrai, donner des nouvelles de tout et de rien, en me censurant moins, en n'essayant pas de faire une oeuvre littéraire ou communicationnelle, pour parler des suites de ma relation avec Gilles et de mes échecs avec les hommes de ma génération.

dimanche 3 août 2008

un autre essai...


Je suis sur le point d'abandonner. Je ne peux alimenter ce blog à un rythme acceptable.
Je me donne une autre chance. Ce sera moins préparé plus ... journal. Justement ce que je ne voulais pas faire.
C'est l'été de la pluie. Mais aussi celui du 400è. Vivre à Québec est un cadeau. Il y a le Moulin à image, la promenade Champlain et il y a eu le spectacle de Sir Paul et tout ce qui va venir encore

J'ai gagné un beau cd double Kebec par Kebec en envoyant ce texte à Radio-Canada... chouette!

«Bonne fête, Québec.
Tu m’as vue arriver en 1977, enceinte jusqu’aux yeux, effrayée par une première grossesse, le chômage pour la première fois et un couple vacillant.
J’arrivais d’Ottawa, où depuis 7 ans je restait en transit, mes racines se trouvant tour à tour, au gré des voyages, dans mon pays d’origine ou d’adoption.
Mais toi tu étais un terreau fertile.
Mes racines ont pris en quelques mois. Était-ce le fleuve, la couleur du ciel, la transparence de l’air de février ou la chaleur des habitants, ceux que j’ai rencontré qui m’ont accueillie au travail, dans le quartier, à l’épicerie, à la garderie… Plus jamais je ne me suis posé la question, je suis d’ici, à jamais attachée et sous le charme.
Tu m’as abritée, appuyée, protégée mais aussi émerveillée. Certains fâcheux t’avaient décrite comme une petite vieille indécrotablement conservatrice repliée sur le quartier Montcalm et quelques grandes familles fermées à toute initiative nouvelle.
C'est vrai tu es une petite vieille mais le reste est faux tu es belle, tu sais être innovante, drôle, chaleureuse. C’est vrai, parfois un peu frileuse mais…
Tu es où je veux finir mes jours.
Je t’aime.»

Été pluvieux, mais quand même quelques belles soirées de tennis.

Bonne nuit...
Je vais essayer d'être plus régulière.

samedi 12 avril 2008

Encore les giboulées



Il grêle sur Bordeaux, giboulées d’avril. Dur, dur à photographier un grêlon avant qu’il ne fonde.
Belle discussion hier sur les mérites et risques de sociabilité de Facebook, de fabrication d’image par un blog -de qualité- ou un site web, la dépendance, le décrochage, l’observation participante ou passive. Qu’en conclure ? Que tout est encore en devenir. Que les sites à la mode aujourd’hui auront été remplacés demain par un objet encore inconnu. Que finalement ce n’est pas l’outil qui compte mais plutôt de choisir le bon en fonction des objectifs poursuivis.
En caricaturant méchamment : Facebook serait de l’ordre du commérage, un bon blog de l’ordre de la participation à la construction d’une pensée dans l’espace public.
Je suis curieuse… je fais les 2. Sauf que cette plateforme blog manque des fonctionnalités qui permettrait d'en faire un «bon» blog et qu’il faudrait donc que je pense à changer de plateforme si je veux faire autre chose que monologuer ou écrire pour quelques fidèles. Par ailleurs sur Face book je m’en tiens à de l’observation à peine participante, ce qui ne me met pas forcément à l'abri des commérages.

Conclusion: même le foie gras, les chutneys, l'agneau et le divin gâteau arrosés de Bordeaux millésimé, mènent à Internet... après quelques détours!

vendredi 21 mars 2008


Il pleut sur Bordeaux, giboulées de mars. Si la grisaille m’attriste, que je tourne en ovale dans 28 mètres carrés et que l’humidité fait grincer mes articulations, je ne me plains pas trop, c’est sans doute mieux que de pelleter à Québec.

Pourquoi ne peut-on pas éviter à nos enfants les peines par lesquelles nous sommes passés ? Comment les prévenir qu’ils foncent dans un mur sans interférer dans leur vie, comment transférer l’expérience sans en parler, sans même que l’autre le sache ?

Un sourire… J’ai découvert par hasard sur Facebook ce merveilleux parcours de la procrastination, retrouvé à de nombreux endroits sur le web.
Allez-y, faites-vous plaisir, ça vous déculpabilisera. Comme quoi, même si on se pense seule… il y en a beaucoup d’autres qui se sentent comme nous. C’est un des avantages d’Internet : même si on se sent unique et super-tordue donc abandonnée et mal-aimée, mais non, il y en a d’autres comme nous, c’est infiniment rassurant. Plus jamais seule.
Il en existe une traduction allemande, mais je n’en ai pas trouvé de française.

La pensée écologique de la journée, Équiterre a mis sur son site un calculateur de transport, le calcul est fait en dollars mais aussi en tonnes de carbone. Intéressant.

Et joyeuses pâques!

jeudi 28 février 2008



Hétéro- ou autodirigée ?

Voici une phrase de Umberto Eco, bien sûr sortie de son contexte, trouvée à la fois dans le livre de Valérie Carayol sur la communication organisationnelle et sur le site d’ une revue de religion de l’UQAM, cette fois dans un article portant sur l'importance des jeux de rôle chez les adolescents.

«Un homme hétérodirigé est quelqu'un qui vit au sein d'une communauté à niveau technologique élevé, dotée d'une structure socio-économique particulière (en ce cas, une économie de consommation), auquel on suggère constamment (par la publicité, la télévision, les campagnes de persuasion qui envahissent chaque aspect de la vie quotidienne) ce qu'il doit désirer et comment l'obtenir selon certains canaux préfabriqués qui lui évitent d'avoir à faire des projets de manière risquée et responsable.»

Dois-je comprendre que quand je me sens libre, autonome… je me raconte des histoires et qu’en fait je ne fais que jouer un autre rôle écrit pour moi par je ne sais trop qui ?

Ça ne me plaît pas du tout.

Référence pour Eco: Umberto Eco -De Superman au Surhomme- Traduction de Myriem Bouzaher. Paris: Bernard Grasset, 1993, p. 150. L'original italien paru en 1978 portait le titre de Il superuomo di massa.

vendredi 22 février 2008

Pourquoi écrire?

Je viens de trouver dans un livre - la société du jugement de Nicole d'Almeida chez Armand Colin 2007- un texte sur le pourquoi faire un blog qui me convient vraiment très bien.

«L’acte de création d’un récit peut être interprété comme acte de création d’un monde et de création de soi. (...) Par le récit l’individu reprend pied dans le cours du monde. (...) Faire un récit c’est proposer une interprétation, proposer du sens dans un monde où le sens est de moins en moins apparent, construire une identité active dans un contexte de déresponsabilisation et enfin retrouver une forme de collectif dans un cadre d’individualisation de l’activité et des relations professionnelles.»

Que ces choses-là sont bien dites...

Le voyage



Dans les voyages ce que j’aime c’est la destination, pas le départ ni le trajet
Plus jeune, je voulais découvrir. Aujourd’hui, je veux réapprivoiser, arriver dans des lieux où j’ai déjà eu mes habitudes, ne fut-ce que rapidement, et rebâtir de là en y mettant ce qu’il y a de changé en moi. En fait, découvrir encore mais en plus «pointu» ou en plus profond.

mardi 5 février 2008


Il y a des moments comme ça, comme ce soir, où j’ai envie de crier «oh bonheur»!
En dépit de la neige qui n’arrête pas de tomber un jour sur deux, (pas tannés de pelleter, vous?),
de la bourse qui tombe par paliers (saviez vous que les cours de bourse pourraient être directement liés à la météo?). J’ai cuisiné une blanquette de poulet aux cèpes, préparé un gravad lax de truite (un jour j’ajouterai à ce blog une liste de recettes) et me suis fait une tisane d’échinacée pour empêcher que mon nez qui coule discrètement ne devienne une fontaine.
Et là, contrairement à mes résolutions, je me prépare à une soirée télé, non, pas le super Tuesday des présidentielles américaines, simplement deux feuilletons, bien mélos, tout dégoulinants de drame et de bons sentiments : le confort de l’âme. Il faudra bien finir par les nouvelles et savoir qui de Hillary Rodham ou Barack Obama a gagné.

Bonne soirée….

vendredi 1 février 2008





15h30, presque l'heure du thé.
Début de tempête, bien à l’abri dans mon igloo. Je m’apprête à regarder tomber la neige pendant 48 heures.

Samedi, j’ai eu 60 ans. Enfants et amis m’ont incroyablement gâtée. La maison est encore pleine de ballons et de bouquets et ma tête de mots d’amour. Merci la vie !

Plus je travaille, plus je réfléchis, plus j’ai l’impression de me retrouver à la place de l’architecte dans la citation qui suit. Imaginez après près de 38 ans de carrière. J’ai ajouté, entre parenthèses, d’autres «métiers» pour que ce texte corresponde mieux à ma réalité. Vieillir, est-ce synonyme de douter ?

«Un architecte (un praticien) est un homme qui sait très peu de choses sur un très grand nombre de sujets et qui, progressivement, en sait de moins en moins sur un nombre toujours plus grand de choses, jusqu'à ce qu'il ne sache pratiquement plus rien sur à peu près tout...

Au contraire, un ingénieur (un chercheur) est un homme qui sait beaucoup de choses dans des domaines très limités et qui, au cours de sa vie professionnelle, en sait de plus en plus sur des sujets de plus en plus limités, jusqu'à ce que, finalement, il sache pratiquement tout sur à peu près rien...

Un entrepreneur (l’étudiant au doctorat) commence par savoir tout sur tout mais finit par ne plus rien savoir sur rien, tout comme il commence à ne rien demander sur tout, mais finit par tout demander sur rien...

Le Maître de l'Ouvrage (autrement dit, le client) (l’étudiant de premier cycle), qui ne sait rien sur rien, laisse entendre que ceci est dû, en ce qui le concerne, à la fréquentation des Architectes, des ingénieurs et des entrepreneurs...

En particulier, le surveillant du Maître de l'Ouvrage (le fonctionnaire du Ministère de l’éducation) qui, au début de sa carrière peut croire qu'il surveille tout sur son chantier, finit par se rendre compte que ce que les Architectes et les Ingénieurs lui demandent de surveiller est de plus en plus soumis à la bonne volonté de l'entrepreneur, lequel lui en cache de plus en plus, si bien que le surveillant finit par tout surveiller sur pratiquement rien et par ne rien surveiller sur à peu près tout…»

mercredi 16 janvier 2008


19h30, petite musique de jazz, dehors il fait noir et froid.

Je ne veux plus regarder la télévision, mais c’est un piège si tentant.Que faire quand on est seul et fatigué par une journée de travail? Créer, lire, rêver à la limite de l’éveil pour ne pas hypothéquer la nuit de sommeil?
En réfléchissant à ce blog je me rends compte de la vanité de l’effort. Personne ne le lira parce que personne ne le trouvera perdu dans les quelques milles blogs créés chaque jour, sédiment épais par-dessus tous ceux qui existent déjà . Et les moteurs de recherche ne viendront jamais pointer ce blog faute de lecteurs ou d’autres blogueurs qui y réfèrent. Il faudra bien plus de 60 autres années d’écriture régulière pour que mes textes surnagent. Trop tard. J’ai commencé trop tard.
À défaut de créer ce soir, pas d’inspiration ni de volonté de courir après, je vous laisse avec un dessin de mon meilleur ami de 5 ans, Ludovick.

vendredi 4 janvier 2008


Je me remets en question pour fêter mes soixante ans comme je l’ai fait presque tous les 10 ans. À 20 ans, je suis partie vivre au loin… et j’y suis restée. À trente, j’ai pris les enfants sous le bras pour poursuivre le chemin sans leur père. À 40 et à 50 j’ai changé d’emplois. À chaque rupture, ses raisons, à chaque palier, ses priorités, ses passions, ses intolérances, ses allergies . Les valeurs cristallisent, le regard s’aiguise.

Sur le site de l’émission par 4 chemins, un ancien texte de Jacques Languirand présente la vie en 7 étapes : de la plus traumatisante : la naissance , à la vieillesse et la mort.

«On se trouve ici devant une contradiction apparente. D'une part, il paraît de plus en plus évident qu'il faut, parvenu à la soixantaine, éviter de rompre avec ses habitudes. De travail, en particulier. Et sexuelles.

D'autre part, la pensée traditionnelle enseigne qu'à soixante ans, le temps de l'action est passé. En général, on n'agit plus directement sur les événements et les hommes. Mais par le biais du conseil inspiré par l'expérience. La fonction n'est plus la même: vers la soixantaine, on devrait renoncer au pouvoir et passer du côté de l'autorité, c'est-à-dire, si j'applique ce concept à la structure du monde des affaires, ne plus se définir au niveau de l'exécutif, parmi ceux qui opèrent la machine au jour le jour, mais passer au niveau du conseil d'administration, parmi ceux à qui on rend des comptes, qui observent le fonctionnement de la machine avec un certain recul et décident des grandes orientations.
(…)
La vieillesse, c'est le bout de l'âge. Si les autres étapes de la vie ont été relativement bien vécues, l'être doit parvenir dans la vieillesse à son plein épanouissement. La vieillesse est un âge de disponibilité: l'être est moins sollicité par l'action; et c'est aussi, en principe, l'âge du déconditionnement. L'être arrive à un dépouillement, à une libération. Et, en particulier, à une libération relative par rapport à son propre programme.

Depuis la naissance, l'être est conditionné par ses gènes; par ses glandes qui sont les clés du véhicule de l'incarnation : le moment venu, par exemple, la sexualité s'éveille en lui - mais il croit que c'est librement qu'il modifie ses habitudes vestimentaires et sa coiffure...

Par ailleurs, depuis le moment de sa conception, une interaction existe entre le milieu et lui; il se trouve donc aussi conditionné par le milieu dans lequel il vit. Lorsqu'on atteint la vieillesse, il est possible de se libérer relativement du programme : de s'identifier un peu moins au Moi, au corps et à la personnalité, pour s'identifier davantage au SOI, à l'individualité, à ce qu'il y a d'éternel en chacun de nous - qui se trouve au-delà des sensations, au-delà des émotions, au-delà même des pensées.

La sagesse est liée à l'âge. Il y a, bien sûr, des exceptions à cette règle, mais on peut dire que, règle générale, il est pratiquement impossible d'atteindre la sagesse avant de parvenir à l'étape de la vieillesse, parce qu'il est pratiquement impossible de se libérer plus tôt du programme.

Dans toute démarche qui vise à se libérer plus tôt du programme, il faut prendre garde de ne pas transformer un désir de réalisation en refoulement systématique bien qu'inconscient. En revanche, parvenu à la soixantaine, on devrait profiter de la possibilité qui s'offre de se libérer relativement du programme et consacrer une grande partie de son temps et de son énergie, à sa réalisation intérieure. »

Si c’est le dernier palier avant la mort, raison de plus pour le fleurir, le parcourir lentement, en savourer chaque instant, s’ouvrir aux autres et à la nouveauté.

mardi 1 janvier 2008


Premier jour de l'année avec son lot de résolutions souvent irréalistes. Mais il y en une à laquelle je tiens: réduitre le temps de télévision pour augmenter le temps de réflexion. Car malheureusement pour moi les journées n'ont toujours que vingt quatre heures et je suis née avec un grand besoin de sommeil...

Cette année, pour moi, commence dans la solitude. Que signifie la solitude dans la soixantaine? On devrait plutôt dire les solitudes. Il y en a tant de différentes: des souhaitées, d'autres résultats de hasards, des bonnes et des délétères, des heureuses et des noires, les conséquences d'un choix ou celui de l'exclusion.

Il y a la solitude par opposition à la vie de couple. Est-ce faire preuve d’autonomie ou d’égoïsme, de grande sociabilité ou d’asociabilité, de décider vivre et d'aimer vivre seule?

Autonomie : forcément, seule il faut s’efforcer de faire les choses soi-même et donc être en apprentissage constant. Bien sûr, il est possible de demander de l’aide pour l’infaisable mais j’ai toujours l’impression quand je le fais de demander la charité.

Égoïsme : on peut n’écouter que soi et faire uniquement ce qui nous plait. Mais plus souvent, pour moi, être seule s’est être disponible aux autres, et non plus seulement à un autre, être à l' écoute de l’inconnu, aux causes sociales ou simplement à ce qui se passe, au moment présent.

La solitude choisie, assumée, bien vécue est une des plus belles retombées d’une individualité bien construite et solide. Individualité qui, pour moi, dès que je suis en couple, se dilue, s’efface jour après jour me retirant capacité de décision et créativité.

Mais alors, la solitude délibérément choisie à 60 ans? Peut-être que « délibérément choisie» n’est pas le terme exact, qu’il est le résultat d’une rationalisation très intellectuelle de mes échecs amoureux. Mais chaque échec est venu renforcer l’idée que la seule personne qui ne me lâchera jamais et qu’il faut vraiment que j’apprivoise c’est moi-même. Il faut que j’assume faiblesses et forces, goûts et dégoûts, plaisirs et ennuis. Que je reconnaisse et accepte toutes les contradictions qui m’habitent. Et en cela l’âge m’a vraiment aidé.